Paroles de Rislois : Rachel Nauvinck
« Responsable « grand cycle de l’eau » à l’intercom Bernay Terre de Normandie.
Mon travail consiste à faire de la prévention des inondations et de la lutte contre le ruissellement et l’érosion des sols. Enfin, pour moi la rivière ce n’est pas seulement de l’eau qui coule dans une vallée, mais derrière ça il y a toute une histoire de cette eau qui a pu tomber sur un plateau à des dizaines de kilomètres du cours d’eau, et qui a fait un long voyage avant de rejoindre ce cours d’eau. Ça pour moi ça illustre le travail que je fais à l’interco et le lien avec la rivière directement dans la vallée. On va chercher à faire en sorte que les gouttes d’eau qui tombent sur les plateaux rejoignent le cours d’eau le plus tard possible.
Donc, ça peut passer par la mise en place d’ouvrages hydrauliques, pour permettre de stocker des volumes d’eau et qui vont limiter les flux d’arriver à l’aval, vers les rivières. Ça peut être des bassins, ça peut être des ouvrages qu’on appelle des ouvrages d’hydraulique douce où là ça va consister à réaliser des fossés, des noues. Les noues ce sont des fossés larges à faible pente. On travaille aussi sur la mise en place de haies, pour ralentir la vitesse de l’eau. Et ça a aussi une incidence sur la qualité de l’eau potable puisqu’en permettant à l’eau de rejoindre la nappe le moins rapidement possible on permet à l’eau d’être filtrée et de déposer les particules de limon qui peuvent être en suspension dans l’eau et qui rend l’eau impropre à la consommation.
La Risle, je trouve que c’est un très beau cours d’eau. Quand je vois la rivière, je vois une eau qui a une couleur plutôt transparente, ça me satisfait, parce que du coup ça signifie qu’au niveau de la rétention de l’eau sur les plateaux on est plutôt efficaces. Parce qu’en fait, en réalisant des ouvrages sur les plateaux, on recrée ce qu’on appelle des zones humides, des zones où l’eau va pouvoir séjourner quelque temps avant soit de s’infiltrer, soit de passer en surface par ruissellement vers l’aval. Et en fait ces zones où l’eau va pouvoir séjourner vont permettre à la biodiversité de se développer. Et donc on réalise tout un travail aussi de recensement au niveau de la faune et de la flore sur les ouvrages qu’on a pu réaliser et qui au départ n’avaient pas cette vocation, spécialement, de préservation de la biodiversité. On a plusieurs dimensions environnementales par rapport à ce travail. »