Paroles de Rislois : Max Baivel
« Habitant Brionne. 75 ans. J’ai toujours connu la vallée depuis l’âge de 16 ans et je me plais très bien par-là.
Et nous on a les bêtes. Le lieu dit là c’est la Suifferie. C’est le territoire de la Suifferie-Launay. Parce que Launay se trouve à 100 mètres d’ici. Les vaches nous on les met à partir du mois d’avril jusqu’au mois d’octobre. Elles sont là pour se nourrir, pour grossir. Et elles ont l’eau. L’eau. Et elles sont très bien sur ce territoire.
Là, c’est le Mordou. C’est un bras qui vient de la Risle, qui été certainement fait pour faire baigner les prés, aussi. C’est un passage d’eau. Nous on passe avec le tracteur pour aller d’un herbage dans l’autre. C’est des passages à gué. Les radiers c’est autre chose. C’est pour les truites. Le fraie de la truite. C’est-à-dire que moi j’ai connu tous les vannages, mais j’ai pas connu quand on faisait baigner les prés. Parce que c’était des prés baignants. Mais c’est-à-dire que, avant les fanages, bien avant de faire de la pousse d’herbe, ils faisaient baigner, et une fois que le fanage était fini ils refaisaient baigner vers le mois de septembre, pour la deuxième pousse.
Il y avait une journée pour faire baigner les prés, il y avait des vannages partout. Et une fois la journée passée, ils relevaient les vannes. À ce moment-là il n’y avait pas d’engrais, c’était que de l’eau.
Ils faisaient baigner un carré, c’est-à-dire qu’ils coupaient les vannes. Parce qu’il y avait des vannes partout, des grandes vannes sur la Risle ou sur le Mordou. Donc ils faisaient fermer cette vanne- là pour fermer des petites vannes, pour faire baigner des carrés. Et une fois que le carré était baigné, ils remontaient la vanne pour partir sur un autre carré. Et pour ça il y avait des jours fixés en mairie. Les vannages ont été détruits, parce que soi-disant ça faisait moins de crues, mais pour moi, quand la crue est annoncée, elle est annoncée. On y peut rien. C’est la nature qui passe comme ça. »