Paroles de Rislois : Thomas Dupuis

 

« Je suis technicien rivière au SIBVR, le syndicat intercommunal de la basse vallée de la Risle.

D’une part mon travail est très varié. Mon travail consiste à surveiller la rivière, à voir ce qui va bien, ce qui ne va pas bien, à l’aménager quand il faut l’aménager, à être au chevet de la rivière. Donner les bonnes paroles, les bons gestes aux riverains. Animer également la sensibilisation à l’environnement auprès de différents publics (les scolaires…) à travers des manifestations. Voilà, en gros ma fille dit que je suis le « docteur des rivières » !

Elle est malade, dans un sens. On recense quand même pas mal de nitrates dans notre rivière, de plus en plus. Pour l’instant les seuils ne sont pas alarmants, on peut encore la boire, mais dans quelque temps on arrivera à des seuils qui ne permettront pas la potabilisation de l’eau.

Elle est malade… oui, les berges sont dégradées, il y a un manque d’entretien généralisé, on n’a pas les espèces de poissons qu’on devrait trouver, la qualité se dégrade, elle devient de plus en plus trouble chaque hiver, dès qu’il y a un coup d’eau, etc. Elle n’est pas forcément en bonne santé, malgré des endroits super chouettes sur la Risle.

L’état de la Risle en général… Il y a deux choses. Pour avoir une rivière de bonne qualité, il faut deux choses : la qualité de l’habitat, donc avoir une diversité d’habitat, avoir du substrat grossier, du caillou, des herbiers, des arbres, des systèmes racinaires, une ripisylve (les arbres qui bordent le cours d’eau) présente et de bonne qualité, il faut également des fosses et après une eau de bonne qualité, donc bien oxygénée, pas trop chaude, pas de pollution dedans. Ces deux facteurs là font que l’on peut avoir un milieu diversifié en terme de population piscicole et en terme d’insectes aquatiques. Et donc on a un milieu de très bonne qualité à ce moment-là.

En fait, on est tous liés les uns aux autres, sans le savoir, par le cycle de l’eau. Dans le cycle de l’eau, à un moment donné, il y a la rivière. Ça fait ce trait d’union entre chaque habitant de la vallée. C’est la Risle qui joue ce rôle-là. Il faut la préserver.

La Risle a de belles qualités. Après, il faut en prendre soin, il faut en prendre conscience. Et déjà je pense que l’amélioration de l’aménagement devrait être une des principales solutions. Tous ensemble, autant que l’on soit, on peut redonner du sens à nos rivières, à nos cours d’eau, les petits cours d’eau, le Petit Chevelu, ainsi que les grands cours d’eau comme la Risle. Le collectif a un pouvoir énorme pour réussir à déplacer des montagnes, et notamment faire de notre Risle ce qu’elle devrait être. »

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