Paroles de Rislois : Louis Sourdon

 

« Né en 1988, j’ai 30 ans à la fin de l’année. Je suis producteur d’hydroélectricité.

Mon métier est de reprendre ou d’entretenir et de gérer des centrales hydroélectriques afin de produire de l’énergie renouvelable avec des cours d’eau. Ici nous sommes sur le site Compin, à Brionne. Ici, j’ai repris l’ancienne centrale hydroélectrique qui n’avait plus d’autorisation, et je souhaite la remettre en service pour produire de l’énergie renouvelable pour environ mille personnes. Renouvelable dans le sens où l’eau passe dans la rivière, donc elle est renouvelable à l’infini tant qu’il y a de l’eau dans la rivière. Il n’y a rien de néfaste pour la planète. C’est une énergie écologique. Il n’y a pas de nucléaire, il n’y a rien à l’intérieur. Il faut tourner une roue.

Effectivement, les roues ne sont plus les roues à aube de l’époque, ce sont maintenant ce que l’on appelle des turbines. Il n’y avait pas l’électrification à l’époque, il n’y avait pas l’électricité, on ne savait pas ce que c’était. Le fait d’avoir un barrage et d’avoir une roue à aube dessus, ou plusieurs roues à aube comme ici chez Compin, nous permettait d’avoir une énergie mécanique rotative pour faire tourner tout ce dont on avait besoin.

C’est-à-dire que la Risle, pour le bassin de Pont-Audemer, de Brionne ou même plus haut, a servi de moteur dans le sens où les usines sont venues s’implanter parce qu’on pouvait utiliser la force de l’eau par les barrages. Même aujourd’hui c’est le classement des rivières, décidé par l’État, qui dit qu’on ne peut pas remonter, ou obtenir une nouvelle autorisation sur la Risle dans le sens où on a une politique orientée vers les poissons. Je pense que, comme dit la loi française, nous devons avoir la conciliation des usages.

Sur ce site de chez Compin, on a déjà la conciliation des usages, puisqu’il y a les canoës-kayaks, il y a les poissons, et je pense que l’on peut aussi concilier avec la présence des centrales hydroélectriques. On doit pouvoir produire de l’énergie et utiliser tous ensemble la rivière si on s’entend bien et si tout le monde y met du sien. Les pêcheurs, s’ils ont du poisson, ils sont contents. Les canoës, s’ils peuvent se promener, ils sont contents. Eh bien moi je serais content si on pouvait produire de l’énergie sur la Risle. »

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