Paroles de rislois : Pascal Mongreville

 

« Je suis animateur pour l’association de pêche et de protection des milieux aquatiques sur Brionne.

On dépend de la Fédération de pêche nationale et de la Fédération de pêche départementale. On fait des animations de découverte pour des jeunes pêcheurs qui commencent à pêcher. Quelques fois on est sollicité pour des pêches un peu plus complexes, comme la pêche à l’anglaise, la pêche à la mouche. On a quelques intervenants vieux pêcheurs bien souvent, fort sympathiques, qui viennent donner un petit coup de main, qui apprennent aux jeunes à pêcher ces techniques.

Pour moi la pêche, évidemment, c’est un loisir, mais c’est aussi une recherche d’équilibre, une recherche sur le milieu, sur ce que l’on est, comment on vit et tout cela. Et aussi une sensibilité à tout ce qui se passe sur le plan écologique. Parce que, malheureusement, on constate, nous les vieux pêcheurs, que nos rivières, nos plans d’eau sont fortement impactés par la vie moderne, qui se sert beaucoup de produits, de façons de cultiver, de forts labours qui amènent des limons en fond des rivières. Enfin, tout un tas d’activités qui sont plus ou moins forcées, qui sont liées à notre mode de vie, sans incriminer personne, qui impactent notre milieu. Ça, et puis aussi le comportement de chacun. Que chacun se prenne en considération par rapport à nos belles rivières qu’on a en France.

Quand on voit, bien souvent, des gens qui pique-niquent auprès des rivières avec des produits de fast-food dont je ne citerai pas le nom, et puis qui font de charmants petits bateaux sur la rivière… C’est bien gentil, mais il ne faut peut-être pas pousser quand même !

Donc, quand on a les jeunes avec nous, c’est le premier truc qu’on leur fait remarquer : regardez, déjà, un comportement comme ça, ça ne se fait pas. C’est une des premières choses. Après on part sur une gamme d’enseignement, de types de cours, de leçons. On commence avec un simple montage de ligne avec une canne à pêche bien souvent en bambou, un truc tout simple qu’on trouve dans la nature, ou un bout de noisetier. Et là-dessus on met des fils, un petit bout de fil, on met un plomb, on met un flotteur, on met un hameçon, on équilibre tout ça. Et déjà on attrape un petit poisson, deux petits poissons. Et ça je vous garantis que c’est une merveille pour ces jeunes qui bien souvent sont restés des années, au moins des mois, devant des tablettes, et qui n’ont pas cette sensibilité comme on a eu nous, jeunes.

Moi je suis surtout pêcheur de truite. C’est mon gros défaut. La plus grosse que j’ai prise, il y a déjà quelques années de ça, en truite fario, elle était de 48 centimètres, aux Éssarts. C’était un beau bétail comme on dit, une belle truite qui se défendait bien. Pour ceux qui connaissent un peu le coin, dans le courant des Éssarts, quand une truite fario comme ça part dans tous les sens, à contre-courant et tout – moi j’ai en plus la fâcheuse tendance de pêcher un peu fin, avec du fil pas très gros – il faut un peu de doigté pour arriver à la ramener à bon port dans l’épuisette ! »

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